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Réintroduction du Mérou géant


Pourquoi cette réintroduction ?

La biodiversité disparaît sous l’effet d’un certain nombre de pressions directes comme la destruction des forêts, la surpêche (Cas du mérou en Guadeloupe), ou plus globalement, la disparition des milieux naturels. Mais c’est essentiellement à cause de nos modes de développement, basés sur la surexploitation des ressources naturelles, de nos comportements par rapport à la nature, et de nos modes de consommation, que la biodiversité est mise à mal.

Le projet de réintroduction du mérou géant « Epinephelus itajara », est un exemple de solution pour lutter contre la diminution de la biodiversité. Aujourd'hui, le rythme de disparition des espèces animales ou végétales est dix à cent fois supérieur à celui qui existerait sans intervention de l'homme, et pourrait encore s'accélérer dans les décennies à venir. La réintroduction d'espèces animales dans leur milieu d'origine fait partie des mesures visant à protéger la nature des atteintes portées à son encontre. Celle-ci peut s'effectuer soit à partir d'un biotope où l'espèce s'est maintenue (cas du mérou dans les eaux guyanaises), soit à partir d'un lieu de conservation artificiel.

Présentation de l’espèce

Le mérou géant (Epinephelus itajara) est l’un des plus gros poissons du monde.

Taille : 3m max. Poids : 400 kg max. Durée de vie : 37 ans. Couleur : marron-vert avec des tâches noires.

Mérou géantLes mérous géants vivent dans les eaux tropicales de l’Océan Atlantique Ouest, de la Floride au sud du Brésil, et du Pacifique est, de la Californie au Pérou. Ses caractéristiques et son comportement calme et curieux en font une espèce sensible à la surpêche et à la chasse sous-marine. C’est pourquoi dans les années 1950, les populations de mérous ont décliné jusqu’à totalement disparaître sur toute une partie de leur aire de répartition (Côtes Africaines, Caraïbes, Floride).

Depuis 1996, le mérou géant est une espèce classée en danger critique d’extinction sur la liste rouge de l’UICN, signifiant le plus haut risque d’extinction de l’espèce dans un futur immédiat. C’est pourquoi son exploitation est strictement interdite sur la quasi-totalité de son aire de répartition, excepté quelques sites tels que la Guyane et la Guadeloupe.

Le 26 août 2010, le Préfet de Guyane a signé l’arrêté n°1641-2010 portant règlementation de la pêche de plaisance de ce poisson. Elle est limitée à un mérou géant par navire et par sortie sur toutes les côtes et eaux territoriales de Guyane.

Objectifs du projet

Le projet a pour objectif principal la réintroduction du mérou dans les eaux guadeloupéennes. D’une façon générale, comme décrit ci-dessus, il s’agit de préserver la biodiversité locale. De façon plus spécifique, ce serait également un moyen de lutte contre une espèce invasive : le poisson lion «Pterois volitans ». Le mérou géant est un des rares prédateurs du poisson lion qui présente un danger pour la biodiversité locale. Pterois volitans est un super prédateur de nombreux poissons récifaux. Il est à l’origine de disparitions d’espèces si sa progression n’est pas limitée ou régulée. Sa pression sur l’écosystème récifal est largement démontrée dans les pays caribéens déjà envahis depuis plusieurs années.

Description du projet

Le projet se décline en 4 phases :

  • Phase 1 : synthèse bibliographique :

Depuis quelques années, plusieurs organismes s’intéressent de plus près à la gestion et à l’état des populations d’epinephelus itajara (Ifremer, Comité des pêches Réserve Naturelle du Grand Connétable en Guyane, biologiste en Floride…). Le but du présent travail sur le mérou géant est de synthétiser un certain nombre de données scientifiques (Taxonomie, état des pêches, causes de disparition, caractérisation du milieu de vie….).

  • Phase 2 : mise en place d’un arrêté préfectoral de protection :

Un comité de pilotage sera mis en place et les diverses réunions qui se dérouleront dans les locaux de l’Ecole de la Mer permettront de définir les principaux points de la règlementation et de proposer un arrêté préfectoral de protection. La synthèse bibliographique sera un élément majeur à la constitution de cet arrêté.

  • Phase 3 : plan de communication :

La protection puis la réintroduction d’une espèce telle que le mérou géant est une entreprise de longue haleine, qui repose sur un changement de mentalité chez les populations locales et une évolution dans la place accordée à la nature. De ce fait, une sensibilisation préalable des usagers de la mer et des guadeloupéens en général sera effectuée. Cette campagne permettra de sensibiliser la population locale dont l’opinion en faveur de la réintroduction du mérou doit être acquise.

  • Phase 4 : réintroduction du mérou géant dans les eaux de l’archipel guadeloupéen.

Avancement du projet

La phase 1 du projet a débuté en septembre 2013.

merou

En effet, l’Ecole de la Mer et l’Université des Antilles et de la Guyane ont signé une convention pour l’élaboration d’une synthèse bibliographique sur le Mérou Géant. L’Unité de Formations et de Recherche des Sciences Exactes et Naturelles a en donc en charge de recueillir et synthétiser les données scientifiques disponibles sur différentes thématiques :

  • La taxonomie des individus qui seront réintroduits (ils doivent appartenir à la même sous-espèce et être proches génétiquement de la population historique);
  • L’état de la pêche du mérou ces dernières années en Guadeloupe;
  • L’évaluation précise des causes de sa disparition;
  • La caractérisation de son milieu de vie;
  • L’état du milieu d’accueil;
  • La règlementation et la protection dans la Caraïbe;
  • Etc...

Ces connaissances sont indispensables à la réussite du projet. Les résultats obtenus permettront d’enclencher les phases suivantes du projet et ainsi aboutir à la réintroduction du Mérou Géant dans les eaux guadeloupéennes. Le projet s’est achevé en 2015 et a été communiqué aux financeurs et aux partenaires institutionnels.

--> Lire l'étude bibliographique réalisée l'UAG : Cliquez ici.



Partenaires financiers du projet

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